Le ventre qui se fait rond… et le transit qui ralentit : voilà une association aussi classique qu’inconfortable pendant la grossesse. Si l’on évoque beaucoup les nausées ou la fatigue, la constipation reste trop souvent taboue, alors qu’elle touche près d’un tiers des femmes enceintes. Entre ballonnements, gêne, crainte de « forcer » et appréhension d’aggraver les choses, le quotidien s’en ressent. Pourtant, des solutions naturelles, simples à adopter et validées par les gynécologues, existent pour retrouver un peu de légèreté – sans craindre pour bébé bien entendu ! Automne 2025 oblige, les envies de soupes réconfortantes et de balades au frais peuvent aussi devenir de précieux alliés. Voyons comment relancer un transit paresseux pendant la grossesse, étape par étape.
Pourquoi la grossesse chamboule le transit : vos intestins en mode « ralenti »
On en parle peu, mais les transformations du corps en attendant un enfant perturbent souvent le transit intestinal. Conséquence : selles dures, moins fréquentes, voire douloureuses. Ce phénomène, qui touche plus de 30 % des futures mamans en France, n’est ni une fatalité, ni un caprice du destin.
Les hormones : des coupables insoupçonnées
Derrière la fameuse « paresse intestinale », il y a d’abord un déséquilibre hormonal généralisé. La progestérone, sécrétée en masse pour stabiliser la grossesse, a pour effet de relaxer les muscles – y compris ceux qui entourent les intestins. Résultat : le passage se fait plus lent, les selles stagnent, l’eau est absorbée… et la constipation surgit.
Pression de l’utérus : quand bébé prend de la place, l’intestin trinque
Au fil des trimestres, l’utérus s’arrondit et pèse de plus en plus sur l’abdomen. Cette compression vient littéralement ralentir, voire bloquer, le parcours naturel du bol alimentaire. Les épisodes de constipation deviennent plus fréquents au second et au troisième trimestre, à mesure que bébé grandit.
Des petites habitudes qui freinent tout (et comment les repérer)
Certaines routines anodines aggravent le ralentissement du transit. Parmi elles : manger trop vite, se retenir d’aller à la selle, ou réduire son activité physique parce que l’on se sent fatiguée. Sans oublier la fameuse carence d’hydratation qui peut survenir lorsqu’on limite sa consommation d’eau par peur de se lever la nuit… En prêtant attention à ces signaux, il devient déjà plus facile d’apporter des petits ajustements au quotidien.
Miser sur les alliés naturels recommandés par les gynécos : du placard au panier
Pas besoin de laxatifs puissants ni de remèdes douteux pour débloquer la situation. La clé, souvent, se trouve dans l’assiette et dans quelques astuces de grand-mère sûres pour la grossesse. Sous l’œil bienveillant des professionnels, adopter certaines habitudes alimentaires suffit à relancer la machine en douceur.
Les fibres, stars de l’assiette
Impossible de parler transit sans évoquer les fibres. Elles jouent un rôle clé, car elles augmentent le volume des selles, favorisent leur progression et nourrissent la flore intestinale, essentielle durant la grossesse.
On les trouve surtout dans :
- Les légumes d’automne (carottes, potimarron, poireaux, betteraves, choux)
- Les fruits frais de saison (pommes, poires, pruneaux, raisins – à consommer avec modération en raison du sucre)
- Les céréales complètes (riz complet, pain complet, flocons d’avoine, pâtes semi-complètes)
- Les légumineuses bien cuites (lentilles, haricots blancs, pois chiches)
- Les fruits secs (abricots, figues, dattes – en petites quantités)
L’astuce pour éviter les désagréments digestifs : introduire les fibres progressivement, sans excès, et varier les sources. N’hésitez pas à mixer légumes cuits et crus selon votre tolérance.
L’hydratation bien pensée
Des fibres, oui, mais sans oublier l’eau pour les rendre efficaces. Une hydratation optimale assouplit les selles et soutient le transit. L’objectif : un apport régulier, réparti sur la journée, soit environ 1,5 à 2 litres d’eau – à ajuster selon l’appétit et les besoins particuliers de la grossesse.
- Alternance entre eau plate, eau faiblement minéralisée et eau riche en magnésium
- Bouillons de légumes maison : réconfortants à l’automne, ils hydratent tout en apportant des nutriments
- Tisanes douces spécifiques grossesse (ex. tisane de framboisier pour certaines, à valider auprès de votre professionnel de santé)
- Jus de fruits frais dilués – occasionnellement
Conseil : éviter les boissons sucrées ou caféinées en excès, qui peuvent aggraver le problème.
Plantes et compléments doux autorisés (et ceux à éviter absolument)
La constipation incite parfois à tester des tisanes « miracles » ou compléments, mais la prudence reste de mise. Privilégiez les produits doux, validés pour la grossesse, et évitez les solutions risquées.
- Autorisé : psyllium blond (modérément, avec beaucoup d’eau), graine de lin moulue, pruneaux réhydratés/réchauffés
- À éviter : séné, cascara, aloe vera, boldo, rhubarbe officinale, huiles essentielles laxatives (déconseillées pendant la grossesse)
Pour toute cure même naturelle, demander conseil à sa sage-femme ou gynécologue reste le réflexe de base : la sécurité de bébé passe avant tout.
Bouger et respirer : de petits gestes qui font (vraiment) la différence
Outre l’alimentation, le mouvement et quelques techniques toutes simples contribuent à stimuler le transit paresseux… sans s’épuiser, ni se mettre la pression. Parce qu’un ventre qui fonctionne, c’est aussi un moral préservé pendant la grossesse.
Activités physiques douces pour remettre le corps en mouvement
Pas question de s’inscrire au marathon mais plutôt de miser sur la régularité et la douceur : une marche quotidienne, un cours de yoga prénatal ou de gymnastique douce, d’étirements… Autant de gestes qui relancent la circulation sanguine et favorisent le péristaltisme intestinal.
- Marcher 20 à 30 minutes chaque jour, même par temps pluvieux, pour s’oxygéner et mobiliser le bassin
- Pratiquer des exercices de respiration abdominale (cohérence cardiaque, respiration ventrale)
- S’inscrire à un atelier de yoga prénatal ou de Pilates adapté (en salle ou en ligne)
- Éviter les longues stations assises, surtout en fin de grossesse
Auto-massages et postures pour activer le ventre
Massages doux du ventre (dans le sens des aiguilles d’une montre), position accroupie sur un coussin, petites rotations du bassin… Ces gestes parfaitement compatibles avec la grossesse peuvent améliorer la motricité intestinale et détendre les muscles.
Astuces : Prendre le temps sur les toilettes, surélever légèrement les jambes (petit tabouret au sol), et appliquer un coussin chaud (bouillotte tiède) sur le ventre pour détendre.
Bons réflexes à adopter pour un transit durablement en forme
Pour prévenir la constipation, quelques habitudes simples font toute la différence :
- Manger à des horaires réguliers : cela rythme l’activité digestive
- Ne pas se retenir d’aller aux toilettes, même en pleine nuit
- Prendre le temps de manger et de bien mastiquer les aliments
- Préférer les cuissons douces (vapeur, four), moins agressives pour la flore intestinale
- Limiter la consommation de féculents raffinés (pain blanc, riz blanc)
En cas de gêne persistante ou de doutes, évoquer ces symptômes en consultation reste toujours légitime : les professionnels sauront rassurer et ajuster les solutions.
Tableau : Petits gestes pour relancer le transit pendant la grossesse
Voici un récapitulatif rapide pour adopter, au quotidien, les bons réflexes naturels :
| Action | Bénéfice | Période idéale |
| Ajouter 2 portions de légumes riches en fibres (cuits/crus) | Stimule le volume des selles | Chaque repas |
| Boire un grand verre d’eau au réveil | Réhydrate et déclenche le réflexe intestinal | Tous les matins |
| Marcher 20 minutes | Active le péristaltisme | Après le déjeuner ou en fin de journée |
| Prendre un snack de pruneaux moelleux | Effet laxatif doux | Goûter |
| Utiliser un petit tabouret sous les pieds aux toilettes | Position physiologique facilitée | Lors de chaque passage |
En automne, troquer son jus d’orange du matin contre une compote de pommes-poires avec flocons d’avoine, et savourer une soupe aux légumes racines le soir, sont des options simples, digestes et pleines de saveurs.
La constipation touche de nombreuses futures mamans mais ne doit pas être considérée comme inévitable. Les approches naturelles – alimentation riche en fibres, hydratation adaptée, activité physique régulière – permettent généralement de rétablir un transit confortable, sans risque pour le développement du bébé. Considérez chaque amélioration de votre confort digestif comme une façon positive d’accompagner les changements de votre corps durant cette période unique. Profitez des promenades automnales pour vous reconnecter à vos sensations et adopter progressivement ces nouvelles habitudes bénéfiques.
