Si pendant des siècles, l’accouchement était considéré comme un événement uniquement féminin dont les hommes étaient totalement exclus, les choses ont bien changé depuis quelques décennies seulement. Ce grand changement a entraîné la médicalisation de la naissance, et donc forcément une certaine perte d’humanité dans le suivi de la grossesse et de l’accouchement. Au fil des années, les femmes se sont donc habituées à subir certaines pratiques sans jamais questionner leur utilité. Pourtant, il est important de rappeler qu’il n’est pas obligatoire de subir tout ce que les médecins vous proposent. Ces derniers doivent systématiquement vous demander votre consentement, et même s’ils doivent vous guider pour vous conseiller au mieux, vous avez parfaitement le droit de refuser certaines pratiques. Voici notamment celles pour lesquelles vous pouvez dire non.
1) Ne pas bouger durant toute la durée du travail
Lorsqu’on parle de médicalisation de l’accouchement, on pense notamment au fait qu’une femme donne aujourd’hui naissance à son enfant en position allongée, sur le dos, et qu’elle n’a absolument pas la possibilité de se lever durant tout le temps du travail. En réalité, cela vient du fait qu’avec la péridurale, qui est très souvent utilisée dans les accouchements aujourd’hui, il devient difficile de se déplacer. Il est toutefois possible de demander une anesthésie adaptée au fait de se déplacer, ou bien simplement de prendre la décision d’accoucher sans. Quoi qu’il en soit, il est essentiel d’en parler avec les équipes médicales, car le fait de pouvoir se lever et de marcher peut être décisif dans la rapidité de la naissance. En effet, en étant debout, la gravité joue alors en votre faveur et va encourager votre bébé à descendre dans le bassin.
2) Percer la poche des eaux
On le sait : bien souvent, lorsque la poche des eaux est percée, le travail a alors tendance à s’accélérer. C’est pour cette raison que les médecins peuvent proposer de le faire manuellement lorsque le travail devient un peu long. Toutefois, le fait de percer la poche des eaux a aussi pour conséquence de rendre les contractions bien plus violentes et donc difficilement supportables. Il ne s’agit donc pas d’une décision à prendre à la légère, et vous avez parfaitement le droit de refuser cet acte qu’on doit obligatoirement vous proposer sans jamais l’imposer.
3) La péridurale
Comme dit précédemment, la péridurale est devenue un passage presque obligé pour les femmes sur le point d’accoucher. S’il s’agit d’une invention absolument nécessaire qui vise à réduire considérablement la douleur des femmes, elle n’est pas pour autant obligatoire. Les médecins la proposent systématiquement, mais la décision finale revient à la future mère.
4) Une injection d’ocytocine afin d’accélérer le travail
Au même titre que le fait de percer la poche des eaux, l’injection d’ocytocine a pour but d’accélérer le travail lorsque celui-ci commence à prendre trop de temps. Initialement, ce geste avait pour but de faire venir la naissance rapidement lorsqu’un bébé commençait à montrer des signes de fatigue, et qu’il y avait donc un risque pour sa vie. Seulement, les médecins ont aujourd’hui tendance à banaliser ce geste, qui n’est pourtant absolument pas nécessaire lorsque la mère et l’enfant sont en bonne santé.
5) L’épisiotomie
L’épisiotomie est souvent un acte très redouté par les futures mamans. Il faut dire qu’il ne s’agit pas d’un geste anodin, même s’il permet dans certains cas d’éviter des déchirures violentes qui pourraient mettre des semaines à cicatriser. Cependant, depuis quelques années maintenant, les médecins peuvent avoir tendance à le faire automatiquement, sans demander le consentement des patientes, et simplement pour se faciliter la tâche alors qu’il n’y a pas forcément de risque de déchirure. Si vous ne souhaitez pas d’épisiotomie, il vous suffit de bien le spécifier aux équipes médicales, et de le refuser lorsqu’on vous demande votre consentement.
6) L’expression abdominale
L’expression abdominale est une pratique extrêmement violente, qui est, fort heureusement, interdite depuis peu. Malheureusement, de nombreux médecins continuent de pratiquer cet acte qui vise à appuyer sur l’abdomen de la mère afin d’expulser le bébé. Il est donc généralement pratiqué dans l’urgence, et ainsi sans le consentement de la mère. Or, l’expression abdominale, en plus d’être extrêmement douloureuse, peut laisser des séquelles très graves.